Nouvel hôtel éphèmère édifié sur une place du centre de Madrid, le "Save the beach hotel" se fait immédiatement remarqué. Ce grand pavillon rassemble sur ses façades les tonnes de déchets collectés sur les plages espagnoles en quelques heures seulement. Ces derniers mois, l'initiative avait déjà fait du bruit en Italie.
A l'orginie, la marque de bière Corona qui mobilise les associations écologiques de surfeurs afin d'alerter les estivants de l'ampleur de la pollution des plages. Chaque déchet, même infime, contribue à la production de permanente d'une poubelle géante. L'hôtel "Save the beach" n'en représente qu'une parcelle sublimée. Le public est d'abord fasciné par la beauté colorée de l'installation, puis il est ensuite horrifié par cette pollution universelle des plages, conséquence du tourisme de masse.
Maintenant, dans l'ambiguité du développement durable, reste une question sensible : faut-il ou non accorder du crédit à cette manifestation. Alors que la publicité sur les boissons alcoolisées et le tabac est fortement reglementée, le mécénat et les opérations de communication sont pour ces marques des défis capitaux. Il faut séduire le consommateur, associer son produit avec le mode de vie de sa cible, si possible sur le lieu de consommation. Pourquoi pas une plage ? Sans douter de la sincérité des auteurs du projet, l'intention commerciale ne peut être occultée. Reste à déterminer le degré de greenwashing de la marque de bière. C'est sur la durée de l'engagement et les fonds engagées que le public pourra juger.