Du Centre Spatiale Guyanais de Kourou (Guyane)
J'ai eu la chance d'assister mercredi dernier au dernier tir d'Ariane de l'année. Le lanceur européen embarquait le 2e satellite Météo Seconde Génération (MSG-2) et un satellite de télécommunication indien. Arianespace est ravi, 5 tirs en 2005, 5 succès et un carnet de commande grandissant pour les prochaines années : 10 tirs prévus en 2010. Mais Ariane 5 n'en assurera que la moitié. En effet le centre spatiale Guyanais va se diversifier et placera sur le devant de la scène les lanceurs Vega et Soyouz.
Mes impressions : vivre le lancement d'une fusée Ariane est une double chance. Déjà, être présent sur cette terre française située à plus de 7000 km de la métropole, le jour d'un lancement est chose rare. Le fait que la fusée s'élance le jour J sans retard pour une raison technique ou météo est aussi aléatoire. Je me situais sur le poste d'observation Toucan qui permet de voir la fusée s'elancer en plein air à 5 km du pas de tir. Rappelons que quelques kilomètres à la ronde, toute présence humaine est totalement interdite pour raison de sécurité. Dès la nuit tombée, des vers luisants scintiallaient par intermittence dans la végétation, le pas de tir était totalement illuminé. Le décompte se poursuit, rien de bouge à quelques minutes de H 0. Puis à 19h33 (heure locale, 23H33 heure de Paris). La base d'Ariane dégage une intense lumière et un panache de fumée très dense, une vibration sonore très forte dégage des crépitements très forts, puis Ariane semble mépriser sa charge et s'elève à la verticale comme si elle pesait quelques grammes. Au dernier moment, le ciel s'est dégagé, et nous pourrons la suivre comme une étoile filante jusqu'à ce que les boosters se détachent. Au sol, la colonne de fumée s'étire sur plusieurs kilomètres... J'ai adoré vivre tous ces moments extremement émouvants...